Faut-il mettre tout son apport dans un achat immobilier ? Bonne idée ?
Faut-il mettre tout son apport dans un achat immobilier ? La réponse n'est pas aussi simple qu'un oui ou un non. Elle dépendra :
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de la nature de votre projet,
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vos objectifs financiers,
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les rendements que vous espérez de votre épargne.
La part de l'apport personnel dans les financements immobiliers représente en moyenne 20 à 30% du montant total. Cette proportion peut cependant varier selon le type de bien, la localisation et la situation de l'emprunteur.
Utiliser un apport important peut réduire votre endettement. Vous pourrez alors négocier un meilleur taux de crédit. D'un autre côté, cela peut aussi vous priver de liquidités pour d'autres investissements ou imprévus. Il pourrait être plus judicieux de conserver une partie de cet apport pour d'autres opportunités. Le rendement moyen d’un investissement locatif en France se situe autour de 4% à 6% brut selon la localisation.
Quels sont les avantages et les inconvénients de consacrer tout votre apport à un achat immobilier ? Quelles sont les stratégies alternatives pour optimiser votre projet immobilier ? Les réponses sont dans cet article.
Qu’est-ce que l’apport personnel dans un achat immobilier ?
L’apport personnel est une somme d’argent que l’acheteur fournira pour financer une partie de son acquisition immobilière. Cette contribution réduira le montant du prêt immobilier nécessaire. De ce fait, les intérêts à rembourser seront limités sur la durée du crédit.
Provenance de l’apport personnel
L’apport personnel peut provenir de différentes sources d’épargne. On peut mentionner :
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les livrets d’épargne classiques,
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les comptes d’assurance-vie,
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les Plans d'Épargne Entreprise (PEE),
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les Plans d'Épargne Retraite (PER).
Certaines personnes peuvent aussi passer par la vente d’un ancien bien immobilier ou des dons familiaux comme source d’apport. Dans certaines situations, des dispositifs comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) ou les prêts aidés peuvent être partiellement considérés comme de l'apport personnel. Ils sont accordés pour financer une partie du bien sans intérêts à rembourser.
L’exigence des banques
Un apport d’au moins 10 % est exigé par environ 80 % des banques pour accorder un crédit immobilier. Ce seuil peux néanmoins varier en fonction :
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de la banque,
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du type de bien,
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de la situation de l’emprunteur.
Un apport plus conséquent sera souvent perçu comme un gage de solvabilité. Il peut être de 20 à 30 % du prix d’achat. Il permettra de négocier un taux d’intérêt plus avantageux.
Supposons que vous souhaitez acheter un bien immobilier d’une valeur de 200 000 € et que vous disposez d’un apport personnel de 30 000 €. Vous pourrez utiliser cette somme pour couvrir les frais annexes liés à l’acquisition (frais de notaire, garanties, etc.).
Ils représentent souvent entre 7 et 10 % du prix d'achat. Vous pourrez alors souscrire un prêt immobilier pour financer le reste du montant de l'achat, soit 170 000 €.
Cette approche réduira le montant du crédit à rembourser. Elle permettra aussi de diminuer les intérêts sur la durée du prêt.
Pourquoi les banques exigent-elles un apport personnel ?
Les raisons sont principalement liées à la gestion du risque financier et à la démonstration de la capacité de l’emprunteur à gérer ses finances.
Couvrir les frais annexes
L'apport personnel finance les frais annexes à l'achat immobilier. Ils comprennent
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les frais de notaire,
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les garanties,
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les frais bancaires,
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d'autres dépenses liées à la transaction.
Ces frais peuvent représenter en moyenne 7 à 8 % du prix d'achat, pour un achat immobilier dans l'ancien.
Ils peuvent s'élever à environ 16 000 € supplémentaires, pour un bien d'une valeur de 200 000 €. Un apport personnel couvrira ces frais sans avoir à recourir à un crédit supplémentaire. Le montant total du prêt sera réduit.
Démontrer votre capacité à épargner : gage de sérieux pour la banque
L'apport personnel prouve aux banques que l'emprunteur peut épargner sur le long terme. Ce geste est perçu comme un signe de sérieux, de discipline financière et de gestion prudente des ressources.
Un emprunteur qui a mis de côté une somme importante montre qu'il est capable de bien gérer ses revenus. C'est un gage de stabilité financière. La confiance de la banque sera renforcée. Elle sera ainsi plus encline à accorder un crédit.
Réduire le risque pour la banque
La banque prend un risque élevé lorsqu'un emprunteur finance un bien immobilier à 100 % via un prêt. La vente du bien pourrait ne pas couvrir la totalité de la dette, en cas de défaut de paiement.
L'apport personnel agira comme une forme de sécurité. La partie couverte par l’apport compensera les frais non couverts par la revente, si l'emprunteur rencontre des difficultés financières et que le bien doit être vendu. L’apport personnel aidera à limiter le montant de la dette lorsque le montant du prêt à financer sera réduit. Le risque encouru par la banque diminuera aussi.
Exemple de risque accru sans apport
Imaginons un scénario où un emprunteur obtient un prêt à 110 %. Il financera l'achat du bien ainsi que les frais annexes. La valeur du bien pourrait être inférieure à celle du crédit si le marché immobilier connaît une baisse de 5 % ou 10 %. Cela laissera la banque avec une créance supérieure à la valeur du bien. En cas de revente, le bien ne permettrait pas de récupérer l'intégralité du prêt. La banque s'exposera alors à une perte. C'est ce qui explique la réticence des établissements financiers à accorder des prêts sans apport.
Les avantages de mettre un apport conséquent
Opter pour un apport personnel élevé lors de l'achat immobilier présente plusieurs avantages :
Réduction du coût total du crédit
Un apport conséquent réduit le montant emprunté. Cela baissera les mensualités et le total des intérêts.
Un apport de 20 % (40 000 €) diminuera le prêt à 160 000 €, pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans à 1,5 %.
L'emprunteur économisera près de 6 000 € d’intérêts. Les mensualités passeront de 960 € à 770 €.
Taux d’intérêt plus attractif
Un apport important améliorera la confiance des banques. Il augmentera aussi vos chances de négocier un taux plus bas, souvent inférieur de 0,1 à 0,3 %. Cela représente des économies considérables sur la durée du prêt.
Conditions de financement améliorées
Les banques peuvent offrir davantage de flexibilité en récompense d’un profil emprunteur solide. Comme la modulation des échéances ou la suppression des pénalités de remboursement anticipé.
Les inconvénients de mettre tout son apport
Placer la totalité de votre apport personnel dans un achat immobilier peut engendrer plusieurs risques :
Manque de liquidités pour les imprévus
Investir toutes vos économies limite votre capacité à gérer des situations imprévues comme des réparations urgentes ou des frais médicaux. Vous pourriez être contraint de recourir à des crédits coûteux, sans épargne de précaution (idéalement 3 à 12 mois de dépenses courantes).
Perte d’opportunités financières
Utiliser tout votre apport empêche de le placer dans des produits à rendement intéressant (4 à 5 % par an).
Une épargne de 100 000 € investie à 4 % génère 48 000 € d’intérêts sur 10 ans. Cette opportunité sera perdue si tout est immobilisé dans un bien.
Blocage de capacité d’endettement
Mobiliser toute votre épargne limitera vos possibilités de financement pour d’autres projets (investissements, études, travaux). Une épargne à zéro peut freiner vos ambitions futures. Les banques pourraient vous percevoir comme moins solvable.
Alternatives et stratégies pour optimiser son apport
Voici des alternatives et des approches qui permettent d’optimiser votre apport, sans compromettre vos objectifs à court ou long terme.
Mettre un apport partiel : un équilibre entre contribution et réserve financière
L’une des stratégies les plus courantes consiste à utiliser un apport partiel, plutôt que d’engager l’ensemble de vos économies. Cela présente plusieurs avantages :
Conservation d’une épargne de précaution
Vous disposez d’une réserve pour faire face à des imprévus si vous limitez l’apport à une fraction de vos économies. Il peut s'agir des travaux, des frais médicaux ou des pertes de revenus temporaires. Les experts financiers recommandent de conserver l’équivalent de 3 à 12 mois de dépenses courantes.
Couvrir uniquement les frais annexes
Une autre option consiste à utiliser votre apport pour financer exclusivement les frais annexes, comme :
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les frais de notaire (7 à 8 % pour un bien ancien),
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les frais bancaires,
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les garanties.
Pour un achat de 200 000 €, prévoir 15 000 € à 20 000 € pour ces coûts est conseillé.
Cette approche permettra de réduire légèrement le montant du prêt. Elle maintiendra aussi une épargne disponible pour d'autres besoins ou projets.
Diversifier son patrimoine : optimiser ses liquidités pour d’autres investissements
Vous pouvez répartir vos ressources sur différents supports financiers, au lieu d’engager toutes vos économies dans un achat immobilier. Cette diversification permet une meilleure gestion des risques. Vous pourrez aussi faire fructifier votre épargne sur le long terme.
Investir dans des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier)
Les SCPI offrent un rendement moyen de 4 à 6 % par an. Elles permettent aussi une exposition au marché immobilier sans devoir mobiliser un capital important.
Placer dans des produits financiers
Une partie de l’épargne peut être placée sur une assurance-vie ou un Plan Épargne Retraite (PER). Ils offrent des avantages fiscaux et un rendement stable à long terme.
Renforcer sa capacité d’investissement futur
Vous aurez la capacité financière de saisir d’autres opportunités d’investissement si vous diversifiez votre patrimoine. Vous pouvez acheter un deuxième bien immobilier ou financer un projet entrepreneurial.
Si vous disposez de 100 000 € d’épargne, vous pourriez investir 20 000 € dans un bien immobilier.
Vous pouvez aussi placer 40 000 € dans une assurance-vie et 40 000 € dans des SCPI. La diversification sera optimale.
Simuler plusieurs scénarios : Comparer pour faire le meilleur choix
Il faudra simuler différents scénarios financiers avant de décider du montant à apporter dans votre projet. Vous pourrez ainsi évaluer l’impact de votre apport sur les mensualités, le coût total du crédit et votre reste à vivre.
Outils en ligne
Utiliser des simulateurs comme ceux proposés par Meilleurtaux, Pretto ou CAFPI peut vous donner une vision claire des implications financières de chaque option. Ils permettent de tester des hypothèses avec ou sans apport et d’ajuster les paramètres (durée du crédit, taux d’intérêt, etc.).
Comparaison des économies d’intérêt
Simuler un prêt avec un apport partiel versus un prêt sans apport peut révéler des écarts importants sur le coût total.
Un apport de 20 % sur un prêt de 200 000 € à 3,5 % sur 20 ans peut réduire les intérêts totaux de 20 000 € à 30 000 €.
Ces simulations vous donneront une base rationnelle pour prendre une décision éclairée. Elle sera adaptée à vos besoins et à vos priorités.
Faut-il emprunter ou payer comptant ?
Ce choix dépendra du coût du crédit, des opportunités d’investissement pour votre épargne et de vos objectifs financiers à long terme. Voici une analyse détaillée et chiffrée pour vous aider à évaluer la meilleure option selon votre situation.
Analyse des scénarios chiffrés : achat comptant vs emprunt avec épargne placée
Pour mieux comprendre l’impact financier, comparons deux scénarios :
- Acheter un bien immobilier comptant, sans recours à un crédit.
- Emprunter une partie du montant tout en plaçant l’épargne restante à un taux de rendement moyen de 4 %.
Exemple pratique : Emprunt partiel avec épargne placée
Prix du bien immobilier : 200 000 €
Apport personnel : 50 000 €
Montant emprunté : 150 000 € à un taux de 3,5 % sur 20 ans
Mensualité estimée : 870 €
Rendement de l’épargne restante (50 000 €) : 4 % annuel
Achat comptant
Vous mobiliserez l’intégralité des 200 000 € si vous payez comptant. Vous économiserez aussi le coût total des intérêts, soit environ 65 000 € sur 20 ans. Votre patrimoine immobilier restera fixe mais vous ne bénéficierez pas de rendements financiers liés à l’épargne.
Emprunt avec épargne placée
Dans ce scénario, vous placez vos 50 000 € d’épargne à 4 %. Cela génèrera un capital d’environ 109 556 € après 20 ans (avec intérêts composés). En parallèle, vous rembourserez un prêt immobilier pour un coût total (capital + intérêts) de 208 800 €.
Comparaison des patrimoines nets après 20 ans :
Achat comptant : Patrimoine immobilier de 200 000 € (sans épargne restante).
Emprunt + épargne placée :
Patrimoine immobilier de 200 000 € (bien remboursé).
Capital financier de 109 556 € grâce à l’épargne placée.
Coût du crédit : -8 800 € (208 800 € - 200 000 €).
Patrimoine net total : 300 756 €.
Avec un rendement d’épargne supérieur au coût du crédit, emprunter et placer l’épargne génèreront un patrimoine net supérieur de 100 756 € par rapport à un achat comptant.
Conclusions générales
Quand emprunter est plus avantageux ?
Il faudra emprunter si votre épargne peut être placée à un taux de rendement net (après impôts) plus élevé que le taux du crédit. L’utilisation de l’endettement permettra de conserver une partie de votre liquidité pour d’autres investissements. Cela diversifiera vos revenus.
Quand payer comptant est préférable ?
Le coût des intérêts peut annuler les avantages liés à l’investissement de l’épargne, si les taux d’emprunt sont élevés (supérieurs à 4 %). Si votre épargne reste par ailleurs sur des livrets peu rémunérateurs (1 à 2 %), elle ne compensera pas le coût du crédit. Acheter comptant permettra d’éviter les dettes. Cela réduira les risques financiers en cas de baisse des revenus.
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