Réduction impôt logement étudiant : Aperçu des stratégies fiscales

photo du rédacteur
  • Article rédigé par Manuel RAVIER
  • Président, Investissement-Locatif.com
Temps de lecture 7 min Publié le samedi 11 janvier 2025
Sommaire
Rattachement au foyer fiscal vs Versement de pension alimentaire
Dispositifs fiscaux relatifs à un logement étudiant
Déclaration de revenus et fiscalité logement étudiant
Réduction impôt logement étudiant en bref et cas des familles nombreuses
reduction-impot-logement-etudiant

La réduction impôt logement étudiant repose sur deux mécanismes fiscaux. D'un côté, on a le rattachement au foyer fiscal et, de l'autre, la déduction des pensions alimentaires versées. Un enfant majeur rattaché au foyer fiscal des parents leur fait bénéficier d’un quotient familial majoré (une demi-part fiscale supplémentaire) et d’une réduction impôt scolarité. A contrario, un enfant détaché fiscalement permet à ses parents de déduire la pension alimentaire versée. Ce second mécanisme requiert néanmoins des justificatifs, lors de la déclaration des revenus. De leur côté, les propriétaires peuvent aussi bénéficier d’avantages fiscaux via le statut de loueur en meublé (LMNP/LMP). Ils ont le choix entre les régimes fiscaux micro-BIC ou réel, pour optimiser la fiscalité des revenus locatifs. Des aides publiques comme l’APL ou le DSE (Dossier social étudiant) permettent d'alléger le coût du logement.

Rattachement au foyer fiscal vs Versement de pension alimentaire

La réduction impôt logement étudiant prend en compte les revenus des parents et de la tranche d’imposition. Ce principe de fonctionnement vaut, aussi bien pour le rattachement au foyer fiscal que pour le versement de pension alimentaire.

Rattachement au foyer fiscal

Le rattachement au foyer fiscal permet aux parents d’un étudiant majeur de conserver leur enfant dans leur déclaration de revenus. Tirant profit du quotient familial, ce mécanisme de réduction d'impôt s'adresse aux revenus élevés. Il ouvre la voie à une demi-part supplémentaire (ou une part entière pour le troisième enfant et suivants). Le montant de l’impôt sur le revenu s'en trouve réduit.

De plus, les parents peuvent bénéficier de la réduction d’impôt scolarité (61 € pour un enfant au collège, 183 € pour un lycéen, 153 € pour un étudiant ou étudiante). Des montants qui s’appliquent par enfant et par année scolaire, indépendamment des autres dispositifs fiscaux comme la demi-part supplémentaire pour enfant à charge.

Pour couronner le tout, les parents bénéficient aussi d'un crédit d’impôt pour services à domicile. Un avantage rattaché à l'aide (cours particuliers, ménage), dont bénéficie l'enfant. Enfin, les parents aux bourses restreintes sont exonérés de taxe d’habitation, en cas d'enfant louant un logement étudiant.

Pension alimentaire versée à un enfant étudiant

La pension alimentaire versée à un enfant majeur non rattaché au foyer fiscal est déductible des revenus des parents. Un mécanisme qui se trouve soumis à conditions de revenus : en 2024, la limite est fixée à 6.674 € par enfant. Ce montant peut doubler, c'est-à-dire à 13 348 €, en cas d'enfant sans ressources (ou à la recherche d'un emploi) et hébergé chez les parents. Pour bénéficier de cet avantage fiscal, il faut fournir des justificatifs (reçus de loyer, frais de scolarité...).

Exemple chiffré pour comparer les deux mécanismes fiscaux

Soit un couple ayant un enfant étudiant majeur vivant seul et avec des revenus annuels de 70.000 €. Avec le rattachent au foyer fiscal, ils bénéficient d’une demi-part supplémentaire Leur impôt sera alors réduit d’environ 1.500 €. En cas de versement d'une pension alimentaire de 6.674 € (plafond 2024), ils peuvent déduire ce montant de leur déclaration de revenus. Leur base imposable sera alors réduite à 63.326 €. Supposons par la suite une tranche d’imposition de 30 % : les parents font une économie fiscale de 2.002 €.

Dispositifs fiscaux relatifs à un logement étudiant

Les propriétaires d’un logement étudiant ou d’une résidence principale mise en location sont dans la possibilité d'optimiser la fiscalité de leurs revenus locatifs. Ces derniers sont d'ailleurs classés dans la catégorie des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux). De leur côté, un locataire étudiant ou des parents en charge des loyers d'un logement étudiant, peuvent aussi profiter de dispositifs fiscaux avantageux.

Propriétaires d’une résidence étudiante

Les avantages fiscaux des propriétaires d'une résidence étudiante dépendent de leur statut. Avec le LMNP (Loueur meublé non professionnel) soumis au régime micro-BIC, les revenus locatifs générés avec un logement étudiant ou une résidence étudiante, font l'objet de l'abattement forfaitaire de 50 %. Si les propriétaires optent pour le régime réel, ils bénéficient de la déduction des charges réelles (intérêts d’emprunt, taxe foncière, dépenses liées à des travaux...). L'amortissement du bien et du mobilier vient par la suite réduire davantage la base taxable.

Si les revenus des propriétaires d'une résidence étudiante dépassent 23.000 € par an, lesquels représentent plus de 50 % des revenus du foyer fiscal, leur statut bascule en LMP. Leur revenu global sera alors imputé des déficits. Sous certaines conditions, les propriétaires peuvent être exonérés d’IFI.

Location étudiante au sein d'une résidence principale

Un propriétaire louant une partie de sa résidence principale à un étudiant ou une étudiante peut être exonéré d’impôt. Cet avantage fiscal implique néanmoins des plafonds de loyers : ceux-ci doivent rester en dessous des 199 €/m² en Île-de-France et 147 €/m² ailleurs (chiffres de 2024).

Tout savoir sur le DSE

Le DSE (Dossier social étudiant) permet aux étudiants de demander des aides financières pour leur logement et leurs études. Géré par les CROUS, ce dispositif se matérialise par tout un lot d'aides, calculées en fonction des sources de revenus de l’étudiant, de son logement et du loyer. Allusion que l'on fait notamment à l'APL (Aide personnalisée au logement). Celle-ci est destinée à un étudiant ou une étudiante résidant dans un logement conventionné (résidences étudiantes, logements CROUS). On peut aussi citer l'ALS (Allocation de logement social), à l'adresse d'un étudiant ou une étudiante en location classique ou en résidence non conventionnée.

Même les parents peuvent tirer profit du DSE, à travers des avantages fiscaux. En effet, un étudiant ou une étudiante percevant une aide au logement devient fiscalement indépendant : il ou elle n'est plus rattaché au foyer fiscal. Les parents peuvent alors déduire une pension alimentaire versée dans la déclaration de revenus. Enfin, pour profiter du DSE, il faut faire une demande et la renouveler chaque année, entre janvier et mai. L’étudiant doit fournir des justificatifs de revenus et d’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur.

Taxe habitation pour étudiant dans une résidence principale

Un étudiant ou une étudiante locataire au sein de la résidence principale du propriétaire, doit s'acquitter de la taxe d’habitation. Même les étudiants louant un studio ou appartement indépendant, même dans une résidence étudiante, n'en sont pas exempts.

Plusieurs facteurs sont pris en compte dans le calcul de la taxe d'habitation. L'on parle notamment du type de logement occupé, de son standing, mais encore de la valeur locative cadastrale du bien et de la situation fiscale au 1er janvier. Notons que l’étudiant ou l'étudiante doit déclarer son logement comme résidence principale, afin de bénéficier de possibles réductions.

L'étudiant ou l'étudiante peut être exonéré de taxe d’habitation, à condition d'occuper une chambre en résidence universitaire ou un logement conventionné géré par le CROUS. Il s'agit de chambre meublée au sein de la résidence principale du propriétaire. De même, les étudiants à faibles revenus peuvent bénéficier d’un allègement ou d’une exonération, surtout en cas d'éligibilité à une aide au logement comme l’APL.

Déclaration de revenus et fiscalité logement étudiant

La réduction impôt logement étudiant ou résidence étudiante est conditionnée par une déclaration de revenus en règle. En effet, la moindre erreur dans cette démarche ouvre la voie à des sanctions fiscales et des redressements fiscaux. Il est donc prudent de s'accompagner d'un expert fiscal, pour vérifier la conformité de la déclaration des revenus.

Déclaration hasardeuse du rattachement au foyer fiscal

Certains parents font l'erreur de rattacher un enfant au foyer fiscal, tout en déduisant une pension alimentaire versée (non cumulable). Ils risquent ainsi un redressement fiscal avec un rattrapage d’impôt et des pénalités de retard (10 à 40 %).

Déduction abusive de la pension alimentaire

La déduction de la pension alimentaire sans justificatifs (loyers, frais de scolarité) se révèle aussi lourde de conséquence. En cas de contrôle fiscal, le montant déduit sera effectivement réintégré dans le revenu imposable.

Omission des revenus locatifs (LMNP/LMP)

L'erreur de ne pas déclarer les revenus locatifs d’une résidence étudiante est aussi à éviter. Elle expose inéluctablement à un risque de redressement fiscal, avec application de majorations et intérêts de retard.

Erreur sur la taxe d’habitation

L'administration fiscale doit être notifié d'un changement de résidence principale. En effet, les contrevenants se verront attribuer une demande de régularisation.

Non-déclaration des frais liés au logement étudiant

Mieux vaut éviter l'erreur de ne pas déclarer correctement les frais liés au logement étudiant. En cas de contrôle fiscal, elle donne lieu à l'annulation des avantages fiscaux. Référence que l'on fait à la déduction de la pension alimentaire, pour non-déclaration d'une pension alimentaire versée pour un enfant fiscalement indépendant. La perte pourrait alors aller à jusqu'à 6.674 € par an. De même, omettre de déclarer un enfant rattaché au foyer fiscal est une erreur à éviter. Elle ferait perdre la réduction d’impôt scolarité de 183 € pour un lycéen ou de 153 € pour un étudiant ou étudiante.

Recourir à des plateformes du service public

Utiliser les outils du service public revient à s'assurer d'une déclaration des revenus dans les règles de l'art. Il en va effectivement de l'accès à la réduction d'impôt liée au logement étudiant. Dans la pratique, le site des impôts (impots.gouv.fr) propose, par exemple, des simulateurs permettant de se donner une idée précise de l’impact du rattachement au foyer fiscal. De même, on peut évaluer avec précision l'impact de la pension alimentaire versée à l'étudiant ou l'étudiante. L'évaluation de la réduction d’impôt scolarité sera aussi plus fiable. Rien de tel pour comparer les avantages fiscaux et de choisir la meilleure option.

Par ailleurs, les outils en ligne du service public sont d'une aide précieuse, pour remplir correctement les formulaires pour les revenus locatifs. On est alors à l'abri des risques liés aux erreurs susceptibles d'entraîner un redressement fiscal. Mieux, la télédéclaration demande de corriger d'éventuelles erreurs avant la validation finale. D'ailleurs, le service public propose une assistance téléphonique tout au long de la déclaration de revenus. Enfin, la plateforme du gouvernement est le garant de la sécurisation et de l'archivage des déclarations. Les vérifications et d'éventuelles rectifications s'en trouvent simplifiées.

Conserver les justificatifs

Pour garder les avantages fiscaux liés à un logement étudiant, mieux vaut conserver ses justificatifs fiscaux. L'idée est d'ailleurs d’optimiser sa déclaration de revenus et d’éviter une contestation fiscale. Parmi les justificatifs en question, on peut par exemple citer le contrat de location. Celui-ci permet de justifier l'habitation d'un enfant dans un logement indépendant. Un document qui permet aussi aux parents de justifier la déduction de la pension alimentaire. De même, reçus de loyers, factures de charges (électricité, eau, Internet), reçus des frais de scolarité (inscription, matériel pédagogique), reçus des transferts bancaires... Autant de documents qui peuvent révéler toute leur utilité en cas de contrôle fiscal.

En outre, les justificatifs pour la réduction d’impôt scolarité sont aussi à bien conserver. Ce document vaut effectivement un certificat de scolarité. On s'assure ainsi de conserver la réduction d’impôt scolarité (153 € pour l’enseignement supérieur, 183 € pour le lycée). Dans le registre des justificatifs pour les investisseurs en logement étudiant (LMNP/LMP), on peut citer aussi les factures des charges déductibles (taxe foncière, travaux, intérêts d’emprunt). Les propriétaires ont aussi tout intérêt à conserver les contrats de bail et quittances de loyer.

Réduction impôt logement étudiant en bref et cas des familles nombreuses

La réduction impôt logement étudiant profite surtout aux familles avec plusieurs enfants poursuivant leurs études. En effet, elles ont la possibilité d'optimiser leur fiscalité, en cumulant plusieurs dispositifs de réduction d’impôt. Une hypothèse qui se vérifie dans le cas du rattachement au foyer fiscal et quotient familial. Chaque enfant rattaché donne alors droit à une demi-part supplémentaire jusqu’au deuxième enfant. La part devient entière à partir du troisième.

Il y a aussi la réduction d’impôt scolarité (183 € par enfant au lycée et 153 € par enfant dans l’enseignement supérieur). Dans le cas de la déduction des pensions alimentaires versées, les parents peuvent déduire jusqu’à 6 674 € par an et par enfant au titre de la pension alimentaire (loyer, frais de scolarité, charges). Bien entendu, plusieurs enfants détachés fiscalement se traduisent par le cumul des déductions pour chaque enfant. Néanmoins, cette stratégie est confinée au seul domaine des revenus élevés : la déduction concerne les revenus imposables.

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • censi-bouvard-investissement-locatif

    Le dispositif Censi-Bouvard allie défiscalisation et rentabilité, en matière d'investissement locatif en résidences services.

    Lire l'article
  • loi-scellier-avantages-fiscaux

    En vigueur de 2009 à 2012, la loi Scellier a dynamisé le marché immobilier, en encourageant l’investissement locatif.

    Lire l'article
  • immobilier-defiscalisant-reduire-impot

    L’immobilier défiscalisant offre des avantages fiscaux significatifs en échange d’un engagement lié à l'investissement locatif ou à la rénovation de biens.

    Lire l'article

Faites le premier pas en prenant RDV.
Notre équipe gère tout le reste.

Prenez rendez-vous avec un de nos conseillers par téléphone, ou dans un de nos bureaux à Paris, Lyon ou Lille.